Le street art, ou art urbain, est une forme artistique éphémère, réalisée dans l’espace public, sur des supports aussi variés que le mobilier urbain en propose : bancs, murs, trottoirs… Il peut prendre plusieurs formes et regroupe ce que l’on appelle plus communément les graffitis ou tags, les pochoirs, les stickers, les mosaïques et les installations. Autrefois discipline anonyme, elle s’est démocratisée dans les rues américaines au cours des années 70 à 90. Aujourd’hui il existe même de grands noms du street art comme : Banksy (https://unsplash.com/photos/rIimETC-0B4), Thoma Vuille, Keith Haring… reconnus à l’échelle mondiale de l’art.

 

Quelles sont ses valeurs ?

 

Comme l’indique son nom, l’art urbain est né dans la rue et ne répond à aucune règle définie; ses œuvres, souvent réalisées de manière anonyme et illégale ont toujours eu pour vocation de passer des messages, qu’ils soient politiques, humoristiques, sexuels ou religieux par exemple. Destinées à être détruit par les hommes ou le temps, les réalisations de cet art ont pour but d’attirer furtivement l’attention de la population sur des sujets qui importent à l’auteur. Aujourd’hui, le phénomène a pris de l’ampleur et les œuvres ne sont plus systématiquement détruites, certaines devenant même de véritables références locales et internationales.

 

Quelles sont ses différentes formes du tableau street art ?

 

Comme l’art urbain n’est basé sur aucune règle si ce n’est celle de la suprématie de la liberté d’expression et la contestation, un tableau de street art peut prendre autant de formes qu’il y a d’auteurs dans le monde, chacun apportant sa propre touche personnelle.

L’utilisation de telle ou telle déclinaison de graffiti suppose cependant implicitement l’adhésion à ses codes (support du tableau street art, représentation, couleurs…) et à sa culture (vocabulaire, revendications, styles musicaux…). On trouve par exemple :

  • le tag qui représente le nom ou le logo de l’artiste travaillé à la manière des calligraphies chinoises ou arabes,
  • les pièces et les fresques qui sont réalisées dans des lieux autorisés, ce qui donne le temps et la latitude à l’artiste de concevoir son œuvre,
  • le throw-up qui met en volume les lettres de manière simplifiée,
  • le personnage qui représente une forme imaginaire unifiée comme un monstre, un héros, un animal, un portrait ou une chimère,
  • le sketch qui est un dessin, simple ou complexe, perfectionné préalablement sur un support papier.

 

Et de nos jours ?

 

Contrairement aux origines du street art, aujourd’hui, la popularisation des œuvres issues de la rue a entraîné une marchandisation de ces dernières et la création d’un véritable marché de l’art urbain. Comme l’argent change tout, peut-on encore considérer les graffitis comme des messages de revendication, l’expression de malaises ou de sentiments populaires ? La réponse à cette question est délicate et ne peut faire l’unanimité, et même si une partie actuelle des auteurs reste dans cette vision de leur réalisations, il faut maintenant trouver d’autres intérêts à l’art urbain d’aujourd’hui : un simple moyen de subsistance pour les artistes ? Une « réponse à la surabondance d’images sur le web ainsi qu’aux rues saturées d’images commerciales », comme le suggère Richard Clay, professeur de Sciences Numériques à l’Université de Newcastle ? Du vandalisme qu’il faut faire disparaître ? Une œuvre d’art comme les autres qu’il convient de valoriser, de préserver et de contenir dans des endroits fermés, dédiés et payants ?

Il n’y a pas vraiment de réponse définitive qui colle à la situation de l’art urbain aujourd’hui. L’intérêt du street art ne tiendrait-il pas simplement dans le pouvoir qu’on décide de lui conférer ? Un bien de valeur pour certain, un moyen d’exposer ses idées pour d’autres. Le débat reste ouvert, et n’a peut-être pas besoin de trouver une issue puisque l’objectif est atteint, l’art urbain fait parler, discuter, confronter et philosopher.

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